L’endométriose : Ces choses que vous ignorez !

  • 04/06/2022
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  • Santé

Affection gynécologique fréquente et complexe, l’endométriose est une maladie qui perturbe non seulement le bien-être physique, mais elle peut également occasionner des conséquences psychologiques et affecter la relation avec un partenaire.

Image montrant une endométriose

Elle se définit de médicalement comme une présence en situation hétérotopique, autrement dit qu’elle s’installe au-delà de la cavité utérine de tissus possédant les caractères morphologiques et fonctionnels de l’endomètre.

Environ 10 à 15 % des femmes en âge de procréer en sont atteintes. L’endométriose peut ne provoquer aucun symptôme ou être au contraire très invalidante. Elle représente l’une des causes les plus fréquentes d’infertilité et nombreuses sont les femmes infertiles à en être atteintes.

L’endométriose génitale peut se voir :

  • à l’intérieur du myomètre, réalisant l’adénomyose ou
  • à l’intérieur du pelvis, parsemant le péritoine, les ovaires, l’intestin, la vessie plus rarement, sur d’autres organes (diaphragme, plèvre): c’est l’endométriose externe appelé encore « l’endométriose vraie ».

Comme la muqueuse utérine normale, les foyers d’endométriose réagissent de façon cyclique et saignent, car ils sont sous l’influence du cycle menstruel.

Quelles en sont les causes ?

Ses causes sont multifactorielles. Elle peut provenir de facteurs génétiques, de substances toxiques de l’environnement, comme la dioxine, ce qui influe à son apparition.

En effet, le phénomène qui favorise le plus sa venue de l’endométriose n’est rien d’autre que « la menstruation rétrograde ». Pendant les règles, la majorité du sang s’écoule habituellement de la cavité utérine vers le vagin et s’évacue vers l’extérieur. Toutefois, chez la plupart des femmes, une partie du sang menstruel s’écoule aussi dans la cavité abdominale en remontant par les trompes. Ce sang contient des cellules de la muqueuse utérine.

Quand ces cellules présentent une résistance accrue, elles peuvent survivre dans la cavité abdominale, adhérer au péritoine voire s’implanter et créer ainsi des foyers d’endométriose.

Endométriose : des symptômes ?

Les symptômes sont multiples et variés tels que des douleurs, des troubles fonctionnels des organes voisins, l’infertilité. Parfois, aucun signe n’est ressenti et la maladie reste « silencieuse ».

Au début de la maladie, les douleurs surviennent essentiellement :

  • Pendant les règles ou au moment de l’ovulation ;
  • pendant ou après les rapports sexuels (les dyspareunies profondes) ;
  • lors des mictions ;
  • dans la région du sacrum, sous la forme d’une lombalgie profonde ;
  • lors de la défécation durant les règles ;
  • lors de l’insertion d’un tampon.
Symptôme d’une endométriose

Cependant, plusieurs moyens existent pour confirmer le diagnostic d’une endométriose. Il s’agit notamment de l’échographie pelvienne, l’hystérosalpingographie, l’IRM et la cœlioscopie diagnostique.

N’hésitez pas à contacter Home Services Santé pour une consultation à domicile. Notre équipe médicale dispose de spécialistes à même de se déplacer vers vous pour une auscultation afin de poser un diagnostic.

Comment évolue une endométriose ?

Influencé par des hormones féminines, les cellules de la muqueuse utérine qui ont migré dans la cavité abdominale pénètrent dans d’autres organes et y constituent des foyers d’endométriose. Pendant les règles, ces derniers saignent et peuvent aggraver la maladie. Le plus souvent, l’endométriose se péjore au fil du temps, car il se forme sans cesse de nouveaux îlots de muqueuse.

Contrairement au sang menstruel qui s’écoule à chaque cycle vers le vagin, le sang issu des foyers d’endométriose ne peut pas s’écouler vers l’extérieur. Celui-ci s’accumule donc dans la cavité abdominale.

Les tissus avoisinants subissent aussi une inflammation. Les tissus irrités évoluent ensuite vers la cicatrisation et peuvent provoquer des adhérences.

Endométriose : y a-t-il un traitement ?

Bien sûr, et il a pour but de traiter une infertilité, de lutter contre les douleurs, d’éliminer radicalement la maladie et de réduire tout risque de récidive. Plusieurs moyens sont utilisés dont la psychothérapie, les antalgiques et anti-inflammatoires pour traiter la douleur, mais aussi les hormones (Progestatifs seuls, Œstroprogestatifs, Dérivés de la testostérone, agoniste de la LH-RH). On peut aussi avoir recours à la chirurgie et aux autres moyens de prise en charge d’une infertilité.

En définitive, elle est une pathologie gynécologique bénigne qui laisse perplexe le médecin. Son diagnostic n’est pas aisé et l’on doit toujours y penser chez une femme se plaignant de dysménorrhées importantes ou de dyspareunie. Toutefois, il n’y a pas lieu de rechercher une endométriose en cas de dysménorrhée isolée et contrôlée par une contraception hormonale, sans autre symptôme douloureux ni souhait de grossesse immédiat.

Dr. Claude ZINSOU – DES Gynécologie obstétrique